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Chassé Croisé

Réalisateur: Morgane Dumas
Année: 2018
Genre: Court-métrage
Durée: 15 minutes

Anna est étrangère. Elle arrive à Biarritz dans l'idée d'intégrer la troupe du ballet de la ville et de s'y installer. Léo est un surfeur natif de la région. La saison se termine, il a prévu de partir. Ils se croisent sans jamais échanger. Un étrange inconnu ponctue par sa présence ce chassé-croisé.

Critique par Pierre Gaffié

Ce qui m’a frappé dans « Chassé croisé », c’est le côté organique et spirituel à la fois. Organique pour ses plans de rééducation, de visages qui doutent, qui attendent (elle surtout). Et spirituel car bien sûr, avant le dénouement final, on sent que tout un chacun (et le spectateur aussi par la même occasion) est lié par un lien secret. Le plan de la fromagerie, sous la halle, avec cette jeune femme partagé entre deux silhouettes, c’est comme une séparation entre le « tout de suite » et le « plus tard », entre la jeunesse et l’âge mûr.

Mais ce qui m’a le plus frappé, au final, ce sont ces nuques, ces dos, qui parsèment le film. [A-telle] voulu donner la sensation d’un ange gardien qui plane et aide ces personnages ? Dans ce cas c’est très parlant, et réussi. Etre dans le dos du héros, baisser sur ses pieds, puis remonter, c’est très enveloppant. C’est ce que j’appelle une caméra « impossible », qui aide à saisir des choses cachées… Pour l’instant. […]

Pour résumer, je trouve que ce film a des parti-pris qui marchent très bien. Lumière ouatée, un peu surexposée, avec des lieux (couloirs de supermarchés, halle couverte) qui contrastent bien entre eux. Avec ton film, on a l’impression que, tout en finesse, quelque chose d’énorme peut arriver. Or, nos destins sont souvent énormes…

En donnant de l’attention aux corps, [Morgane Dumas] donne de l’attention aux âmes. Et sans forfanterie. C’est ce que j’attends du cinéma…

J’attends la suite avec impatience.

Pierre Gaffié

Journaliste, réalisateur, producteur, enseigne également à l’EFAP et à l’ICART Paris

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